Rupture du tendon d’Achille : quand faut-il opérer ?
La rupture du tendon d’Achille est une blessure fréquente, souvent douloureuse et invalidante. Elle nécessite une prise en charge rapide pour éviter des complications à long terme.
L’une des premières questions que se posent les patients concerne le recours à la chirurgie : faut-il opérer, ou l’immobilisation suffit-elle ?

Rupture du tendon d’Achille : de quoi s’agit-il ?
La rupture du tendon d’Achille correspond à la déchirure partielle ou complète de l’un des tendons les plus puissants du corps humain, reliant le mollet au talon. Elle survient souvent lors d’un faux mouvement , d’un démarrage brutal ou d’un effort sportif imprévu.
Les principaux symptômes sont une douleur intense au niveau du mollet ou du talon, une incapacité à monter sur la pointe des pieds, et parfois une sensation de claquement ou coup de fouet.
Causes fréquentes
- Gestes sportifs brusques (sauts, sprint, changements rapides de direction)
- Tendinopathie chronique sous-jacente
- Épisodes répétés de microtraumatismes
- Traumatisme direct ou chute
Le diagnostic repose sur l’examen clinique (test de Thompson, écart des extrémités), parfois complété par une échographie ou une IRM.
Quand faut-il opérer un tendon d’Achille ?
La décision d’opérer dépend de plusieurs critères clés :
- Gravité de la rupture : Les ruptures complètes nécessitent souvent une intervention, tandis que les ruptures partielles peuvent être traitées sans chirurgie selon le contexte
- Profil du patient : Âge, niveau d’activité physique, antécédents et souhait de reprise rapide du sport
- Présence d’un diastasis (écart important entre les deux extrémités tendineuses), qui rend la cicatrisation spontanée difficile
- Temps écoulé depuis la rupture : Les ruptures récentes (moins de 7 à 10 jours) sont de meilleurs candidats à la chirurgie
- Contrôle de la mobilité et capacité du patient à supporter une immobilisation prolongée sans chirurgie
Peut-on reprendre la marche rapidement après l’opération ?
La chirurgie du tendon d’Achille permet souvent une reprise plus rapide de la marche fonctionnelle. Avec les techniques mini-invasives et des protocoles de rééducation modernes, il est possible de reposer le pied dès la deuxième à la troisième semaine post-opératoire, avec une attelle et protections adaptées.
La séparation précoce de l’immobilisation, dans des positions contrôlées, réduit la raideur articulaire, améliore la circulation et active la cicatrisation, tout en conservant la solidité de la suture chirurgicale.
Quelles sont les alternatives à l’opération si elle est contre-indiquée ?
Lorsque l’opération est contre-indiquée, en cas de comorbidités, âge élevé, mauvaise vascularisation ou préférences du patient, plusieurs alternatives non chirurgicales existent :
- Attelles d’immobilisation à porter entre 4 et 6 semaines, permettant un lever plus précoce, une mobilisation contrôlée, et une reprise progressive des charges
- Rééducation kiné guidée, avec soin particulier sur la flexibilité, le gainage du mollet, la proprioception, puis le renforcement excentrique ciblé
- Physiothérapie complémentaire, comme cryothérapie, électrothérapie ou thérapies par ondes de choc dans certains cas, pour améliorer cicatrisation et confort
L’efficacité des traitements conservateurs est variable, mais en particulier pour les ruptures partielles et les patients moins actifs, ils peuvent offrir des résultats satisfaisants sans recours à la chirurgie.
Conclusion
La rupture du tendon d’Achille nécessite une évaluation rapide pour déterminer la meilleure option de traitement. La chirurgie est souvent privilégiée en cas de rupture complète, chez les patients actifs, ou lorsqu’un écart tendineux est présent. Elle favorise une reprise plus rapide de la marche en toute confiance. En revanche, le traitement conservateur conserve sa place dans certains profils, sous immobilisation surveillée et avec une rééducation rigoureuse.
Le Dr Polle, expert en chirurgie orthopédique à Bois de Guillaume en Normandie, propose un accompagnement personnalisé pour choisir la stratégie la mieux adaptée, selon vos objectifs, votre santé et votre mode de vie.