Arthrolyse antérieure de la cheville
La cheville est une articulation complexe et fragile qui peut subir diverses atteintes. Certains traumatismes peuvent conduire à une fracture ou à une usure très avancée de certaines structures. L’arthrolyse est un procédé chirurgical qui consiste à libérer la cheville et à enrayer la perte de mobilité et les douleurs liées à un conflit articulaire.
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Qu’est-ce qu’un conflit articulaire de la cheville ?
L’articulation de la cheville supporte tout le poids du corps. Elle est impliquée dans tous les mouvements réalisés dans le but de se mouvoir, de courir, de marcher. Par conséquent, elle est particulièrement exposée à une usure prématurée.
Un conflit articulaire de la cheville survient en cas de contact trop important entre les structures osseuses de la cheville, notamment lorsqu’elles sont un peu déformées. Les os majoritairement concernés sont le tibia et l’os du talus (partie supérieure du pied).
La pratique intensive de sports et les mouvements extrêmes répétés favorisent un frottement, des microtraumatismes et une usure prématurée de l’articulation.
Cette pathologie provoque de fortes douleurs dans le pied et une réduction de la mobilité. En résulte une usure du cartilage, pouvant elle-même conduire à une inflammation et un enraidissement de la cheville.
Lorsque cette atteinte apparaît, le patient ne peut plus bouger sa cheville aussi facilement qu’avant et ressent des douleurs. La gêne augmente progressivement, proportionnellement au degré d’évolution de la dégradation de l’articulation.
Face à une usure précoce et conséquente de la cheville, un traitement médical n’est pas suffisant.
Dans ces conditions, l’opération d’arthrolyse antérieure de la cheville est la solution thérapeutique la plus efficace pour supprimer la raideur de l’articulation, les douleurs et la gêne au quotidien. La chirurgie permet de stabiliser la cheville et de conserver une bonne mobilité.
Modalités de l’arthrolyse de la cheville par le Dr Polle à Bois-Guillaume
L’opération se déroule sous anesthésie générale ou sous anesthésie locorégionale, selon l’état de santé global du patient et les recommandations du médecin-anesthésiste consulté avant l’intervention.
L’arthrolyse est pratiquée sous arthroscopie, technique mini-invasive qui permet d’insérer petits instruments et outils optiques par deux incisions millimétriques au niveau de l’articulation. Une chirurgie traditionnelle « à ciel ouvert » est cependant nécessaire dans certains cas. L’incision est alors plus grande.
L’intervention chirurgicale consiste à sectionner la capsule et les ligaments pour libérer l’articulation, et à traiter les lésions cartilagineuses. Durant le geste, le chirurgien nettoie l’inflammation au sein de l’articulation et rabote les structures osseuses responsables du conflit articulaire.
Après l’intervention
La rééducation postopératoire commence dès le lendemain de l’intervention. Un kinésithérapeute aide le patient à se lever et à marcher. Le patient devra porter une botte de décharge durant 4 à 6 semaines.
La marche est assistée de cannes dans les premiers jours. Si la rééducation est bien suivie, le patient peut abandonner rapidement les cannes.
Habituellement, la conduite automobile peut reprendre après 3 semaines et le travail après environ un mois, en fonction de la profession du patient (poste sédentaire ou travail plus physique).
Les activités physiques non violentes peuvent reprendre après le second mois.
La marche redevient normale généralement après un mois.
Résultats après une arthrolyse de la cheville
L’arthrolyse est une intervention chirurgicale qui donne de bons résultats dans 90 % des cas, avec une disparition de douleurs et de la gêne et un retour à une mobilité satisfaisante.
Chez quelques patients, de petites lésions cartilagineuses peuvent perdurer, mais elles sont bien prises en charge grâce aux traitements médicamenteux.
Risques et complications possibles
Comme pour tout geste chirurgical, l’arthrolyse antérieure de la cheville comporte quelques risques, rares, de complications.
Il peut s’agir :
- d’un hématome, naturellement résolutif, mais pouvant parfois nécessiter une évacuation ;
- d’inflammations pouvant conduire à une algodystrophie, complication rarissime bien prise en charge par des traitements médicamenteux ;
- d’une infection, très rare, nécessitant la prise d’antibiotiques et un lavage de l’articulation ;
- des réactions inflammatoires ;
- d’une phlébite nécessitant la prise d’anticoagulants ;
- d’un risque de récidive, malgré le bon déroulement de l’opération.
Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Votre chirurgien vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération de la cheville.