Conflit postérieur de la cheville : les traitements possibles
Lors d’un conflit postérieur de la cheville, il est possible qu’un traitement conservateur puisse être instauré par votre chirurgien orthopédiste.
Qu’est-ce qu’un conflit postérieur de la cheville ?
L’articulation est la zone où se réalisent les mouvements d’un membre. Lorsqu’il y a conflit de cheville cela veut dire qu’un contact anormal s’effectue à l’intérieur de l’articulation de celle-ci lors des mouvements.
Il peut s’agir soit d’un tissu (parties molles) qui vient se « coincer » dans l’articulation de la cheville, soit d’un arrachement osseux (petit morceau d’os libre) ou encore d’un os un peu volumineux qui vient « frotter » contre un autre.
Le conflit postérieur de cheville est un syndrome douloureux. Comme son nom l’indique, la douleur est postérieure.
Les douleurs, surtout présentes en flexion plantaire forcée de cheville, s’associent parfois à des gonflements en arrière des malléoles ou des blocages.
Le conflit postérieur de cheville est lié à un pincement de la synoviale (tissu recouvrant l’articulation) entre les structures osseuses postérieures (tibia et talus) et les ligaments postérieurs de la cheville. Cette incarcération provoque une inflammation, elle-même responsable d’une augmentation de volume des tissus ce qui favorise encore l’incarcération. Se met en place un véritable cercle vicieux (plus ça se coince plus ça grossit et plus ça grossit plus ça se coince …). Les thérapies manuelles (kinésithérapie et ostéopathie) ne permettent pas de venir à bout de la lésion.
Qui peut être concerné par un conflit postérieur de la cheville ?
Cela concerne souvent des danseuses ou des footballeurs.Mais le conflit postérieur de la cheville peut malheureusement toucher tout le monde.
Les éléments écrasés peuvent être soit la partie postérieure de l’astragale (os de la cheville) soit des parties molles (ligaments).
C’est une pathologie que l’on retrouve chez la danseuse car la position des pointes majore la flexion plantaire du pied et donc augmente le risque de contact anormal par écrasement des éléments postérieurs entre le tibia et l’os du talon.
On retrouve également souvent le conflit postérieur chez les footballeurs. Dans ce cas, c’est la partie postérieure de l’astragale qui vient se fracturer lors d’un traumatisme en hyperflexion plantaire car elle se coince de façon violente entre le tibia et l’os du talon.
Quels sont les traitements pour un conflit postérieur de la cheville ?
Un traitement conservateur peut être instauré de première intention par votre chirurgien orthopédiste. Il fait appel à diverses possibilités de traitements plus ou moins associées :
- Antalgiques, anti-inflammatoires per os (= par voie orale),
- Cryothérapie (=traitement par le froid),
- Strapping limitant la flexion plantaire,
- Utilisation d’une chaussure avec flexion dorsale de cheville,
- Immobilisation, voire décharge dans certaines formes hyperalgiques,
- Rééducation spécifique réalisée au moment opportun.
Un traitement par infiltration unique ou répétée, selon le résultat obtenu et le type de lésion osseuse ou tissulaire, peut être proposé et parfois réalisé avec repérage radiologique (scopie, échographie, scanner, …).
Des modifications ou des adaptations de chaussage, de hauteur de talon, de pratique sportive tenteront de traiter le mécanisme à l’origine du conflit.
Un traitement chirurgical sera évoqué selon la réponse au traitement conservateur initial ou parfois plus rapidement selon l’intensité douloureuse et/ou le type lésionnel parfois peu accessible à un traitement non chirurgical.
Le traitement du conflit postérieur de la cheville est principalement conservateur, mais une intervention chirurgicale est parfois nécessaire, en particulier si la condition est causée par la présence d’OS Trigonum et n’est pas corrigible avec des traitements conservateurs seuls.
L’arthroscopie de cheville améliore 80% des patients opérés et permet la plupart du temps de reprendre le sport au même niveau même chez des athlètes professionnels.