Pieds creux : quels risques au quotidien ?
Un pied creux est un pied cambré, présentant une voûte plantaire ou une arche médiale très dessinée. L’appui se fait de façon importante au niveau du talon et des coussinets plantaires. Les pieds creux sont des pieds rigides, qui ne se laissent en général pas malmener par les chaussures, ils sont souvent musclés, et ont tendance à se rétracter.
Un pied creux asymptomatique, n’occasionne aucune douleur, ne doit pas faire l’objet d’un traitement ni de port de semelles orthopédiques.
Instabilité du pied et de la cheville
Un pied creux peut engendrer avec le temps une instabilité de la cheville et/ou du pied, qui se caractérise par un dysfonctionnement au niveau de l’articulation. La cheville est une articulation du pied, dont la stabilité est normalement assurée par des ligaments (latéraux et médiaux), des tendons, et un bon emboîtement des éléments osseux. Une telle stabilité est nécessaire au bon fonctionnement du pied et par conséquent pour la marche. Lorsqu’il existe un dysfonctionnement et un manque de stabilité au niveau de cette articulation, on parle donc d’instabilité de la cheville. Celle-ci devient « lâche » et fait des mouvements anormaux. On parle également de laxité ou d’hyperlaxité de la cheville.
En général, l’instabilité de la cheville est associée à une entorse. Par définition, une entorse de la cheville désigne une atteinte d’un ou plusieurs ligaments de la cheville. Elle est généralement due à un faux mouvement du pied qui s’est tordu en dedans (on parle de mouvement de valgus), mais il existe aussi d’autres mécanismes pouvant engendrer une entorse à la cheville. Plus précisément, il peut s’agir d’un léger étirement, d’une rupture complète (déchirure), ou encore d’un détachement des ligaments de l’os. L’entorse de la cheville est douloureuse au moment du choc, puis la douleur s’estompe.
La plupart du temps, le patient décide de consulter un médecin généraliste ou un spécialiste orthopédique lorsqu’il constate que sa cheville est instable et éventuellement douloureuse. La sensation d’instabilité, d’insécurité, et donc de cheville « lâche » est en effet le symptôme principal de cette pathologie. La douleur n’est pas forcément présente, mais elle peut aussi être continue, même au-delà de l’entorse. Un œdème (gonflement) est parfois visible.
Le manque de stabilité de la cheville se traduit dans la vie de tous les jours par :
- une gêne plus ou moins importante lors de la marche ou de la course ;
- l’incapacité à pratiquer des activités sportives nécessitant des mouvements de torsion du pied (basketball, football…) ;
- la crainte de faire une entorse sur un terrain irrégulier puis sur un terrain plat ;
- la tendance à faire des entorses sans raison majeure ;
- la difficulté à rester debout sur le pied concerné ;
- un déséquilibre de la posture générale ;
- des mouvements anormaux dans la cheville ;
- une difficulté voire une douleur sur terrains instables.
Les symptômes de l’instabilité de la cheville peuvent évoluer. C’est pourquoi, dès que le sujet ressent les premiers signes anormaux, il est recommandé de consulter un médecin.
Le traitement non chirurgical permet de renforcer la cheville et la rendre plus stable. Pour permettre au patient de stabiliser sa cheville, le port de semelles orthopédiques est souvent préconisé car cela aide à effacer les désordres du pied en cas de défaut d’axe d’arrière pied. Le traitement non chirurgical englobe donc le port de semelles adaptées à la pathologie, mais également une rééducation spécifique pour aider le patient à se réapproprier les mouvements de sa cheville. Cette rééducation a pour but d’éduquer certains muscles de tendon de la cheville et contribuer à sa stabilité en obligeant ces tendons à se redresser lorsque la cheville subit une torsion brutale. En cas d’absence de réussite du traitement non chirurgical et en cas d’absence de traitement chirurgical, il peut arriver que l’instabilité de la cheville se complique et génère une arthrose de cheville ce qui engendre une aggravation de la situation.
Malformations des orteils
Cette pathologie des orteils recroquevillés est malheureusement bien connue des femmes à partir de 50 ans. Il s’agit d’une pathologie peu confortable qui se traduit par une déformation des orteils, le plus souvent à cause de chaussures trop serrées, mais cela peut également survenir en raison d’autres facteurs. Généralement, les pieds les plus concernés par cette pathologie sont les pieds dits « grecs » car le deuxième orteil est légèrement plus long que les autres et va par conséquent se recroqueviller plus facilement dans une chaussure. Cependant, il faut garder en mémoire que cette pathologie peut toucher n’importe quel orteil. Au fil du temps, des cors se forment sur le dessus de ces orteils recroquevillés et engendrent un inconfort conséquent : ils sont alors appelés « orteils en griffes » du fait de leur aspect physique. L’orteil peut être aussi dit « en marteau », il s’agit généralement du 5ème orteil qui développe des cors et une déformation. L’orteil en marteau ne pointe pas vers l’avant mais se plie ou s’incurve vers le bas. C’est une déformation de l’orteil qui crée un véritable inconfort lors du port des chaussures.
Les symptômes des orteils en griffe ou en marteau sont faciles à identifier. Ils peuvent être légers mais aussi plus graves. L’orteil, qu’il soit en griffe ou en marteau se repère à peu près de la même façon. Tout d’abord, le premier signe évoqué par un patient lors d’une consultation est l’inconfort dans les chaussures lors de la marche. De plus, cette pathologie dans laquelle on retrouve un orteil tordu se reconnaît facilement : parmi les symptômes, on reconnaît facilement l’orteil qui plie vers le bas, un orteil qui fait penser à une griffe. Il faut noter aussi la douleur ressentie lors de la marche, en raison de la pression effectuée entre l’ongle et la pulpe à chaque pas. Aussi, des cors et des callosités se manifestent sur le dessus de l’orteil déformé. Les cors et les durillons sont des couches épaisses, des lésions cutanés qui font office de mécanisme de défense pour protéger la surface du pied, mais ces lésions, en plus d’être douloureuses et gênantes, peuvent s’infecter et se transformer en de vraies plaies douloureuses.
Enfin, lorsqu’il consulte un médecin, le patient évoque également l’incapacité de fléchir le pied ou de remuer les orteils. Le fait de ne pas pouvoir fléchir l’orteil affecté fait par ailleurs partie des symptômes reconnus comme graves.
Si la déformation est plus avancée et qu’elle occasionne de réels troubles fonctionnels ou douloureux, le traitement chirurgical est envisageable.
La chirurgie de l’orteil a vocation à aider le patient à retrouver un usage fonctionnel de son pied tout en éliminant des sources de douleur, telles que les plaies sur l’articulation. Le but est que les orteils reviennent à plat, avec un contact optimal et adapté avec le sol.
Aussi, l’intervention chirurgicale peut prendre divers aspects en fonction de l’étendue et de la cause de la déformation.
- Intervention sur les « parties molles » : pour couper ou allonger certains tendons.
- Intervention sur l’os du pied : pour couper une partie de la phalange.