Pieds creux : quand s’inquiéter ?
Le pied creux n’est pas une anomalie en soi, il s’agit d’une variation anatomique, d’une morphologie de pied. Cependant, devant 2 pieds creux se dégradant rapidement, il est nécessaire de consulter un neurologue et de faire un électromyogramme pour éliminer une pathologie neurologique. Au quotidien, un pied creux non suivi peut également entraîner le développement de pathologies orthopédiques.

Épine calcanéenne
L’épine calcanéenne, connue médicalement sous le terme d’épine de Lenoir, est une affection orthopédique caractérisée par une excroissance osseuse sur le calcanéum, l’os du talon. Cette condition se développe lorsque l’aponévrose plantaire, une bande de tissu robuste qui s’étend de l’os du talon jusqu’aux orteils, subit des tensions excessives. L’aponévrose plantaire joue un rôle clé dans la mécanique du pied, notamment en soutenant l’arche plantaire et en absorbant les chocs lors de la marche ou de la course. En cas de surmenage ou de tension prolongée, des micro-déchirures peuvent se former au niveau de l’insertion de cette aponévrose sur le talon, entraînant une réponse osseuse sous forme d’une épine.
L’apparition de l’épine calcanéenne peut être influencée par divers facteurs. Parmi les plus courants, on trouve :
- Activités physiques intenses : La course à pied, le saut, ou toute activité sportive impliquant des impacts répétés sur les pieds augmentent le risque.
- Morphologie du pied : Les personnes ayant des pieds creux ou plats sont plus susceptibles de développer cette condition en raison de la distribution inégale de la pression sur l’aponévrose plantaire.
- Chaussures inadaptées : Le port de chaussures ne fournissant pas un soutien adéquat de la voûte plantaire ou ayant des talons trop durs peut contribuer au développement de l’épine calcanéenne.
- Âge et poids : Avec l’âge, le coussinet plantaire s’amincit, réduisant l’amortissement naturel du pied. Le surpoids peut également augmenter la pression sur l’aponévrose plantaire.
Le traitement de l’épine calcanéenne vise à réduire la douleur et à favoriser la guérison de l’aponévrose plantaire. Plusieurs approches conservatrices sont recommandées :
- Chaussures orthopédiques et semelles : Le choix de chaussures appropriées est essentiel. Les chaussures orthopédiques ou les semelles sur mesure peuvent fournir le soutien nécessaire à la voûte plantaire et réduire la pression sur le talon. Les talonnettes spéciales peuvent aussi aider à amortir et à diminuer la tension sur l’aponévrose plantaire.
- Étirements et renforcement : Des exercices d’étirement réguliers, notamment pour le tendon d’Achille et les muscles du mollet, peuvent soulager la tension dans l’aponévrose plantaire. Le renforcement des muscles du pied aide également à soutenir la voûte plantaire.
- Application de glace : L’application de glace sur la zone douloureuse peut réduire l’inflammation et soulager la douleur.
- Repos et modification des activités : Il est souvent conseillé de limiter les activités qui aggravent la douleur, comme la course ou la marche prolongée sur des surfaces dures.
- Médicaments anti-inflammatoires : Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utilisés pour réduire l’inflammation et soulager la douleur.
- Infiltrations de corticoïdes : Des injections de corticoïdes dans la zone du talon peuvent réduire l’inflammation et la douleur. Cependant, elles doivent être utilisées avec prudence, car un usage répété peut affaiblir les tissus du pied.
- Chirurgie : En dernier recours, la chirurgie peut être envisagée pour les cas les plus sévères et persistants. L’intervention chirurgicale peut impliquer la libération de l’aponévrose plantaire ou l’ablation de l’épine calcanéenne.
Métatarsalgie
La métatarsalgie du pied correspond à une pathologie relevant d’une inflammation de la plante du pied, ressentie par le patient par des douleurs intenses au niveau de la voûte plantaire et des orteils. Cette pathologie touche le plus souvent les femmes et plus particulièrement celles qui sont adeptes des chaussures étroites à talons. Ces douleurs sont souvent décrites comme des brûlures et surtout ressenties par les personnes qui portent régulièrement des chaussures étroites et à talons hauts ou des chaussures trop serrées ou mal ajustées.
De manière générale, la douleur au pied se situe sous les orteils, cela peut aller d’une douleur sous les deuxième et troisième orteils qui peut également se diffuser jusqu’aux phalanges et être ressentie sous la voûte plantaire. C’est une pathologie bénigne qui traduit une surcharge sur la partie antérieure du pied. La métatarsalgie survient lors d’une sollicitation intense voire excessive des pieds dans des souliers peu confortables et entraînant des douleurs au niveau des métatarses.
Des douleurs persistantes au niveau de l’avant du pied sont très invalidantes et inconfortables au quotidien, d’où l’importance pour le patient de consulter rapidement dès l’apparition des premiers symptômes et de la moindre douleur sous les pieds. Le podologue, le médecin traitant ou le rhumatologue peuvent demander au patient d’effectuer une radiographie pour déceler les anomalies constatées à l’examen clinique.
La radiographie, qui est l’examen de référence dans le cas d’une métatarsalgie, permet de mettre en évidence une fracture ancienne ou une dysharmonie des métatarses. Les clichés sont généralement pris de face et de profil en charge pour obtenir le maximum de précisions. Lorsque la radiographie est faite de face, elle permet de mettre au jour un épaississement de la corticale, un défaut de longueur d’un métatarsien, mais aussi des signes d’arthrose, d’infection, de fractures qui seraient anciennes ou récentes, mais plus généralement, la radiographie de face permet d’obtenir une vue d’ensemble de la morphologie du pied. Pour déceler un pied plat ou un pied creux, la radiographie de profil est utile.
Pour diagnostiquer la métatarsalgie du pied, l’IRM et le scanner peuvent aider en apportant des coupes différentes du pied. Leur précision permet par ailleurs d’obtenir des signes de fractures, d’œdème mais aussi d’un syndrome de Morton ou d’une éventuelle bursite, qui est une inflammation des tendons et des bourses périarticulaires.
La réalisation d’étirement biquotidien du mollet est un bon moyen de faire le diagnostic de chaîne musculaire postérieure courte lorsque ceux-ci permettent une amélioration partielle voire totale.