Ligamentoplastie du croisé postérieur

Les ligaments assurent un rôle essentiel dans la stabilité du genou. Après un traumatisme, ces ligaments peuvent se rompre, entraînant alors une instabilité du genou et une sensation de blocage. Ces symptômes sont majorés durant la pratique d’activités sportives, ou pendant des mouvements de rotation de la jambe.

La rupture du ligament croisé postérieur est moins fréquente que la rupture du ligament croisé antérieur. Cette blessure est assimilée à une cassure d’un élastique et laisse entendre un « clac » lorsqu’elle se produit.

C’est souvent un choc sur le tibia ou une luxation du genou durant la pratique d’un sport qui entraîne cette rupture de ligament. Elle est donc particulièrement redoutée par les sportifs. Lorsque la rupture du ligament survient, le patient décrit une sensation de relâche, mais aussi une sensation de blocage au niveau du genou.

Une rupture du ligament croisé postérieur ne se résorbe pas naturellement dans une position efficace. Les séquelles quant à la stabilité du genou peuvent varier d’une personne à une autre. Cette pathologie empêche la réalisation de certaines pratiques sportives ainsi que certains mouvements de manière optimale. L’articulation se dégrade petit à petit.

Généralement, les sportifs qui souhaitent poursuivre leur pratique optent rapidement pour une opération du ligament croisé postérieur, car la blessure est trop invalidante pour leur permettre de poursuivre le sport. Sans ce traitement, une récidive de la rupture survient chez 4 sportifs sur 5 après un an seulement.

Dans ces conditions, le traitement le plus efficace est la chirurgie de ligamentoplastie. La prise en charge doit se faire rapidement pour obtenir les meilleurs résultats quant à la récupération de la mobilité et de la stabilité du genou.

La ligamentoplastie sous arthroscopie consiste à réparer une déchirure du ligament croisé pour remédier à ces déboîtements. L’opération permet de reconstruire le système de pivot caractéristique du ligament croisé postérieur.

La ligamentoplastie est une intervention durant laquelle on ne recoud pas le ligament croisé postérieur. Le chirurgien doit donc reconstruire ce dernier pour qu’il puisse cicatriser.

La ligamentoplastie du croisé postérieur est une intervention sous arthroscopie qui dure environ une heure et qui nécessite une hospitalisation d’environ 3 jours.

Elle est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Le type d’anesthésie est décidé par le médecin anesthésiste lors de votre consultation préopératoire, de façon à choisir la meilleure option pour votre état de santé.

Un arthroscope muni d’une petite caméra est installé dans l’articulation par une petite incision de 5 mm afin de repérer la rupture du ligament et visualiser les éventuelles lésions cartilagineuses et méniscales coexistantes.

La réparation est ensuite effectuée à l’aide de plusieurs petits instruments que le chirurgien introduit par une autre petite incision de 5 mm. Elle consiste à prélever un greffon de tendon sur le patient lui-même pour réparer le ligament croisé abîmé. Généralement, il s’agit du tendon rotulien, mais il peut aussi être question de prélèvement sur un tendon qui relie le muscle ischio-jambier au tibia.

Le greffon est ensuite introduit et placé de façon à remplacer le ligament rompu grâce à deux petits tunnels créés par le praticien. Enfin, le greffon est fixé à l’aide de vis résorbables, d’agrafes ou d’autres systèmes adaptés.

Un suivi postopératoire avec des consultations médicales est mis en place après la chirurgie du genou. Le traitement sera plus lourd et suivi de façon rapprochée.

La rééducation postopératoire est absolument indispensable pour que le patient puisse retirer tous les bénéfices de l’intervention. En règle générale, celle-ci débute à l’hôpital et se poursuit avec votre kinésithérapeute ou dans un centre de rééducation spécialisé lorsque vous regagnez votre domicile.

Durant les trois premières semaines postopératoires, l’utilisation d’une attelle et de cannes est conseillée. L’attelle doit être portée pendant environ 15 jours.

La reprise du volant peut se faire après un mois en moyenne. La reprise du travail, selon la profession, peut s’effectuer dès la 4e semaine s’il s’agit d’un poste sédentaire. En revanche, en cas de métier plus physique, il faudra attendre un délai d’environ 3 mois.

Dès la 4e semaine, la pratique de sports doux (natation, marche, vélo) peut reprendre. Par contre, il est vivement recommandé d’attendre un délai allant de 6 à 12 mois pour pouvoir reprendre un sport plus intense et les entraînements, en fonction des résultats obtenus avec la rééducation.

Cette chirurgie connaît de très bons résultats pour 90 % des patients opérés. L’opération du ligament croisé du genou permet de débloquer l’articulation. Les douleurs consécutives aux raideurs disparaissent, tout comme les sensations d’instabilité. Le patient récupère ses fonctions motrices et une force musculaire satisfaisante, bien qu’une nouvelle rupture du ligament puisse se produire.

D’autres facteurs assurent la bonne récupération de la mobilité du genou, comme la cicatrisation, le bon respect des consignes de rééducation, et la patience nécessaire avant de pouvoir reprendre les activités, sur les conseils de votre équipe médicale.

Il existe un taux de récidive plus important chez les jeunes patients de moins de vingt ans. Il faut donc veiller à bien respecter toutes les consignes données par votre médecin et votre kinésithérapeute.

Toute intervention chirurgicale comporte des risques de complications, liées à l’anesthésie ou au geste en lui-même.

Les risques, rares, inhérents à la ligamentoplastie du croisé postérieur sont :

• la formation d’un hématome, qui se résorbe généralement spontanément ;
• de manière plus exceptionnelle, une infection de l’articulation nécessitant un lavage du genou et la mise sous antibiotiques avant éventuelle reprise chirurgicale ;
• une phlébite, malgré le port de bas de contention en prévention, nécessitant alors un traitement anticoagulant.

De façon exceptionnelle, des raideurs articulaires, une récidive de la rupture ou une infection de la cicatrice peuvent apparaître. Cette infection provoque alors une fièvre, des frissons et un écoulement au niveau de la cicatrice. Cette complication nécessite une nouvelle opération du genou pour nettoyer la plaie.

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Votre chirurgien vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération du genou.