Recentrage rotulien : chirurgie du genou | Chirurgie orthopédique | Bois-Guillaume | Dr Polle

Recentrage rotulien

Vous êtes atteints d’un dysfonctionnement rotulien et allez bénéficier d’une chirurgie de recentrage rotulien sous arthroscopie.

Qu’est-ce qu’un dysfonctionnement rotulien ?

Le dysfonctionnement rotulien est provoqué par une rétraction de l’aileron externe, plus ou moins accompagnée d’une insertion trop latéralisée du tendon rotulien et de la tubérosité tibiale antérieure sur le tibia. Il peut prendre la forme d’une bascule isolée de la rotule, provoquant des hyperpressions cartilagineuses. Un déplacement de la lésion est possible, entraînant un contact défectueux des surfaces articulaires.

Un dysfonctionnement de la rotule provoque des douleurs isolées, des blocages, un gonflement de l’articulation, une sensation d’instabilité voire des luxations de la rotule.

Malheureusement, un dysfonctionnement rotulien ne peut s’harmoniser spontanément. Il entraîne des lésions cartilagineuses d’apparition progressive, et de ce fait, une dégradation progressive de l’articulation. La gêne devient alors de plus en plus importante.

Des médicaments peuvent soulager les douleurs, tout comme l’utilisation d’une canne et des séances de kinésithérapie. Mais lorsque les traitements médicaux ne suffisent plus à contrôler la douleur et que des luxations récidivantes apparaissent, peut alors se poser la question d’une intervention chirurgicale.

Qu’est-ce qu’une chirurgie de recentrage rotulien ?

Cette intervention chirurgicale vise à rééquilibrer l’articulation du genou à la suite d’un dysfonctionnement rotulien. Elle permet de positionner la rotule dans son axe initial pour supprimer les douleurs et la gêne occasionnée par la pathologie du genou.

Deux types de chirurgies sont possibles, selon les déformations anatomiques rencontrées et les symptômes ressentis par le patient.

En présence d’une bascule isolée de la rotule avec rétraction de l’aileron externe, la prise en charge s’oriente plutôt vers une libération de celui-ci.

Modalités du traitement d’un dysfonctionnement rotulien par le Dr Polle à Bois-Guillaume

Quelle que soit le type de geste chirurgical réalisé, l’opération se déroule soit sous rachi-anesthésie soit sous anesthésie générale. C’est le médecin anesthésiste qui choisit avec vous le type d’anesthésie adapté à votre état de santé.

La libération de l’aileron seule dure environ une demi-heure et nécessite 1 à 2 jours d’hospitalisation. L’opération est pratiquée sous arthroscopie, c’est-à-dire sans ouvrir l’articulation. Un arthroscope muni d’une petite caméra est inséré par une petite incision de 5 mm en avant du genou. Par une autre incision de 5 mm aussi en avant du genou, des petits instruments sont introduits pour sectionner l’aileron externe. La rotule va pouvoir se recentrer. La partie sectionnée de l’aileron pourra cicatriser de manière moins tendue, permettant alors l’engagement de la rotule dans la trochlée sans hyperpression.

La libération de l’aileron doit être associée à une transposition de la tubérosité tibiale antérieure face à un déplacement de la rotule vis-à-vis de la trochlée avec rétraction de l’aileron externe et insertion trop latéralisée du tendon rotulien et de la tubérosité tibiale antérieure sur le tibia. L’intervention dure alors en moyenne une heure et nécessite 3 à 4 jours d’hospitalisation.

Dans ces conditions, le chirurgien réalise une nouvelle incision de 5 cm environ sur la partie supérieure du tibia, après l’arthroscopie de libération. Puis, il sectionne la tubérosité tibiale antérieure à l’aide d’une scie, la translate et la repositionne au milieu du tibia. Enfin, le praticien la fixe grâce à deux vis. Cette méthode permet à la rotule de se stabiliser et de se repositionner correctement au milieu de la trochlée.

Il est possible de traiter les lésions cartilagineuses au niveau de la rotule et de la trochlée dans le même temps opératoire, selon leurs caractéristiques.

Après l’intervention

Un traitement de la douleur est instauré. Le patient devra porter une attelle de Cryothérapie pour éviter l’œdème et les douleurs.. Celle-ci permet d’immobiliser et de protéger le genou pendant les 6 premières semaines, permettant la consolidation osseuse.

La rééducation chez un kinésithérapeute peut commencer après la chirurgie. Son objectif est de préserver la souplesse du genou et de conserver la masse musculaire.

Après section isolée de l’aileron rotulien externe

Vous pouvez marcher dès le lendemain de l’opération. La marche se fait de plus en plus normalement dans les jours qui suivent. Il faut cependant limiter ses déplacements pendant les 10 premiers jours pour éviter tout gonflement du genou.

La reprise de la conduite automobile est possible au 15e jour. Celle du travail est envisageable après le 1er mois, en fonction de votre profession (un poste sédentaire de bureau peut être repris plus rapidement).

Les activités sportives peuvent reprendre en moyenne entre le 2e et le 3e mois.

Après transposition de la tubérosité tibiale antérieure

La marche est aidée par le port de deux cannes pendant 4 semaines pour soulager le genou du poids du corps. Une attelle est à porter pendant vos déplacements et pendant le sommeil pendant environ 6 semaines.

La reprise de la conduite et celle du travail sont possibles au 2e mois, selon la profession exercée. Le sport peut être repris habituellement après le 3e mois.

Résultats après un recentrage rotulien

Quelle que soit la méthode réalisée, l’amélioration est très rapide après l’intervention, que ce soit au niveau des blocages, de l’instabilité, ou des gonflements. Les résultats sont encourageants, puisqu’on note une amélioration des douleurs et de la fonction du genou de plus de 80 % ainsi qu’une stabilisation de la rotule de plus de 90 %.

L’amélioration de la douleur dépend, quant à elle, de la présence d’éventuelles lésions cartilagineuses sous-jacentes. Un traitement médical supplémentaire peut être prescrit si nécessaire.

La mobilité et la force musculaire sont récupérées en moyenne entre le 2e et le 3e mois de manière complète.

Une récidive de l’instabilité peut toutefois apparaître durant certaines activités, ce qui peut nécessiter la réalisation d’un geste chirurgical complémentaire.

Risques et complications

Outre les risques imputables à l’anesthésie durant toute opération chirurgicale, il existe des risques, rares, mais possibles, inhérents à cette chirurgie du genou.

Ceux-ci peuvent se manifester par :

  • une raideur articulaire, si la rééducation postopératoire est mal prise en charge ;
  • des réactions inflammatoires pouvant parfois correspondre à une algodystrophie (rare, résolutive grâce à de nouveaux traitements) ;
  • un hématome pouvant nécessiter une évacuation en cas de saignement trop important ;
  • des lésions des nerfs ou des artères entourant le genou occasionnant douleurs et perte de sensibilité de certaines parties de la jambe pouvant conduire à une chirurgie vasculaire en cas de lésion artérielle ;
  • une mauvaise consolidation ou une fracture de la tubérosité du tibia antérieure en cas de transposition, nécessitant une reprise chirurgicale ;
  • une phlébite, nécessitant la prise d’anticoagulants.

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Le Dr Polle vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération du genou.