Ablation de vis,plaque ou broche | Chirurgie orthopédique | Bois-Guillaume | Dr Polle

Ablation de matériel d’ostéosynthèse (AMO) : Vis, plaque, broche

Lors de certaines interventions chirurgicales orthopédiques, il est nécessaire de poser des fixations comme des vis, des broches ou des plaques. Chez certains patients, ces attaches peuvent s’avérer gênantes avec le temps et justifier une nouvelle intervention pour les retirer : il s’agit de l’ablation de matériel d’ostéosynthèse ou AMO.

Matériel d’ostéosynthèse : c’est quoi ?

Le matériel d’ostéosynthèse est du matériel que l’on pose durant une chirurgie (par exemple, pour réparer une fracture afin de maintenir l’os dans une bonne position, et après la réduction du foyer de la fracture). En règle générale, il comprend des broches, des vis, des clous, des plaques…

Ce matériel d’ostéosynthèse est habituellement laissé en place dans l’os, et cela, au moins pendant le temps de consolidation osseuse.

Dans certains cas, le matériel est retiré systématiquement quelques semaines après la première opération. Le geste se déroule au bloc opératoire durant une seconde chirurgie.

Pourquoi une opération ?

Certains patients ressentent le besoin de faire enlever leur matériel d’ostéosynthèse. La décision doit être prise avec votre chirurgien selon le degré de gêne ressentie, le risque possible sur les tendons ou les nerfs liés à la conversation du matériel, ainsi que votre âge.

Plusieurs raisons peuvent motiver une AMO :

Gêne ou douleur ressentie par le patient

Dans certains cas, la mise en place de matériel d’ostéosynthèse peut entraîner des réactions inflammatoires liées à la présence de corps étranger, selon les matériaux utilisés et les individus.

Selon la localisation, l’implant peut en effet entraîner une gêne ou une douleur, par exemple, avec le frottement de la chaussure (en cas de fracture de cheville), ou encore une sensation de pincement.

Infection

Le matériel en métal peut dans certains cas entraîner une infection, soit directement après la chirurgie de pose, soit plusieurs années après. Dans ces conditions, peut se discuter l’intervention d’AMO.

Pseudarthrose

L’ablation du matériel peut aussi faire suite à une absence de consolidation osseuse de la zone fracturée dans le délai habituellement observé.

Migration du matériel

Il peut arriver dans certains cas que les broches migrent dans les tissus tissulaires en périphérie immédiate du site réparé. Le risque que des débris de métal pénètrent dans les vaisseaux et migrent dans d’autres zones plus à distance est alors présent et peut justifier une ablation du matériel.

Ostéopénie

Bien qu’aucune donnée scientifique ne peut, à ce jour, valider cette hypothèse, certains scientifiques mettent en avant le rôle protecteur de l’implant sur l’os abîmé qui peut alors être touché par une ostéopénie, en l’absence de contraintes mécaniques habituelles. Si l’ablation de l’implant est justifiée, il ne s’agira pas d’une opération urgente.

Fracture du matériel

Des charges répétées peuvent abîmer l’implant et conduire à sa fracture. Certains chirurgiens peuvent donc préférer retirer le matériel d’ostéosynthèse afin de prévenir l’apparition éventuelle de ce phénomène.

Toxicité et allergies

Malgré la très bonne résistance des matériaux utilisés dans les implants, ceux-ci peuvent subir une corrosion. Certains patients peuvent aussi présenter une allergie à l’un des alliages. Dans ce contexte, l’ablation du matériel est préférable.

Déroulement d’une ablation de matériel d’ostéosynthèse

La chirurgie d’ablation du matériel d’ostéosynthèse se pratique habituellement sous anesthésie locorégionale au bloc opératoire.

Le chirurgien passe par l’incision réalisée durant la première chirurgie afin d’extraire le matériel. Il n’y a donc pas de nouvelle cicatrice, mais l’ouverture peut être élargie en fonction des besoins.

En règle générale, un geste pour libérer les nerfs ou tendons accolés à l’implant sera nécessaire durant l’intervention.

La rééducation postopératoire et la reprise des activités

Le patient devra porter des chaussures postopératoires durant 4 semaines, ainsi qu’une attelle de cryothérapie durant la convalescence.

Les suites opératoires peuvent différer en fonction du moment de l’AMO :

  • retrait à 6-8 semaines : soins infirmiers pour la cicatrisation + rééducation auprès d’un kinésithérapeute ;
  • retrait à plus de 6 mois : soins infirmiers pour la cicatrisation + autorééducation simple.

Un suivi est également planifié avec des consultations de contrôle et des examens radiographiques.

En fonction de la profession exercée, un arrêt de travail est prescrit pour une durée de 2 semaines en moyenne.

Quels sont les risques et les complications ?

Toute intervention chirurgicale comporte des risques de complications, liées à l’anesthésie ou au geste.

Les risques, rares, inhérents à l’ablation du matériel d’ostéosynthèse sont :

  • un hématome, pouvant nécessiter une évacuation ;
  • une infection, pouvant nécessiter un nettoyage chirurgical et la mise sous traitement antibiotique ;
  • des complications plus tardives induites par la pathologie initialement traitée (arthrose, raideur de l’articulation, algoneurodystrophie…).

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Votre chirurgien vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération.

Quels sont les résultats attendus de votre opération ?

La gêne et la douleur ressenties par le patient et justifiant l’intervention peuvent être supprimées avec le retrait du matériel. Toutefois, il est possible que chez certains patients, l’AMO ne réussisse pas à soulager ces signes cliniques qui peuvent aussi être engendrés par le tissu cicatriciel ou être des séquelles de la fracture osseuse.

Toutefois, on observe en moyenne une amélioration de la symptomatologie.