Arthrodèse talo-naviculaire, chirurgie pied | Chirurgien orthopédiste | Bois-Guillaume | Dr Polle

Arthrodèse talo-naviculaire

L’arthrodèse de l’articulation talo-naviculaire est un traitement chirurgical fréquent qui permet de traiter les destructions articulaires, peu importe leurs conditions anatomiques. Ce geste chirurgical est irréversible. Il s’agit par ailleurs d’une chirurgie éprouvante qui va nécessiter une réadaptation longue, voire un réaménagement de poste de travail chez certaines personnes.

Qu’est-ce qu’une destruction articulaire ?

On parle de destruction articulaire en présence d’un cartilage des articulations talo-naviculaires abîmé. Le cartilage tapisse la surface des articulations et permet aux os de bien coulisser entre eux. Lorsque le cartilage est usé, il peut apparaître des ostéophytes (excroissances osseuses) en périphérie des articulations.

Une usure cartilagineuse peut provoquer de fortes douleurs, une raideur de l’articulation touchée voire même une déformation de l’arrière-pied.

La cause d’une destruction articulaire est majoritairement l’arthrose, mais peut aussi être une fracture, une pathologie rhumatismale, etc.

Pourquoi une opération ?

Si la lésion n’est pas traitée, les douleurs persistent et peuvent même s’aggraver avec le temps. Un traitement médical peut être mis en place pour essayer de soulager les douleurs. Toutefois, seul un traitement chirurgical par arthrodèse talo-naviculaire permet de traiter l’origine de la lésion.

Qu’est-ce qu’une arthrodèse talo-naviculaire ?

L’arthrodèse talo-naviculaire est une intervention chirurgicale qui consiste à fusionner les surfaces articulaires de l’articulation talo-naviculaire (naviculaire et talus).

L’opération se déroule sous anesthésie loco régionale ou générale. Une consultation auprès d’un médecin anesthésiste est donc programmée jusqu’à maximum 48 h avant le geste.

L’incision est pratiquée à la face latérale ou médiale de la cheville. La cicatrice sera donc visible à cet endroit, et sa taille peut varier selon les caractéristiques de la pathologie à traiter.

Le chirurgien coupe les surfaces articulaires (naviculaire et talus) qui sont ensuite avivées et fixées à l’aide de vis ou d’agrafe, en fonction de ses habitudes.

En fin d’opération, un drain peut être installé pour que l’hématome s’évacue. Il sera enlevé après quelques jours.

La rééducation postopératoire et la reprise des activités

Dès le lendemain de la chirurgie, vous pouvez vous lever, mais vous ne pourrez pas vous appuyer au sol pendant au moins 6 semaines. Cette durée va dépendre de la fixation utilisée durant la chirurgie et de la méthode chirurgicale. Le patient devra porter des chaussures postopératoires durant 4 semaines, ainsi qu’une attelle de cryothérapie durant la convalescence.

Des ordonnances pour les soins à domicile vous sont remises, et un suivi en consultation est programmé. Un contrôle par radiographie peut s’avérer nécessaire.

La rééducation postopératoire peut commencer après la fin de la période d’immobilisation.

Un traitement anticoagulant peut être prescrit pour quelques semaines, afin d’éviter la survenue d’une phlébite.

Après 6 semaines environ, vous pouvez reprendre la marche à l’aide de cannes.

La conduite automobile et le travail seront repris en fonction de votre récupération. En effet, le travail est repris entre 6 et 12 mois après la chirurgie, mais cette période est très variable selon la profession exercée et la personne traitée.

Par ailleurs, il sera peut-être nécessaire d’adapter le poste de travail en raison du blocage de l’articulation talo-naviculaire réalisé.

Les activités physiques sont reprises progressivement après plusieurs mois, après l’accord de votre chirurgien et en fonction de votre niveau physique.

Quels sont les risques et les complications ?

Toute intervention chirurgicale comporte des risques de complications, liées à l’anesthésie ou au geste.

Les risques, rares, inhérents à l’arthrodèse talo-naviculaire sont :

  • une phlébite, nécessitant la prise d’anticoagulants ;
  • un hématome, pouvant nécessiter une évacuation ;
  • un retard de cicatrisation ;
  • une infection profonde, rarissime, nécessitant la prise d’antibiotiques et une éventuelle reprise chirurgicale ;
  • une algodystrophie, pathologie inflammatoire, douloureuse et imprévisible pouvant durer plusieurs mois ou semaines, et nécessitant un traitement médical et une rééducation spécifique ;
  • un retard de consolidation osseuse (délai normal : environ 3 mois), nécessitant une reprise selon l’importance des douleurs.

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Votre chirurgien vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération.

Le confort de la marche est conditionné par le positionnement de l’arthrodèse. Il sera peut-être nécessaire de porter des chaussures adaptées ou des semelles orthopédiques, et même de procéder à une nouvelle intervention de repositionnement dans certains cas.

Le blocage de l’articulation peut provoquer une sur sollicitation des autres articulations du pied. Il est possible que celles-ci s’abîment avec le temps, nécessitant alors une intervention chirurgicale sur ces articulations.

Quels sont les résultats attendus de votre opération ?

Le blocage de l’articulation talo-naviculaire permet de retrouver une marche fluide et sans douleur. Il faudra néanmoins attendre un délai compris entre 6 et 12 mois pour obtenir cette récupération.

Cette intervention provoque une diminution d’adaptation du pied au sol, ce qui entraîne une gêne, surtout en présence d’un sol mou.