Arthrodèse du gros orteil, chirurgie pied | Chirurgien orthopédique | Bois-Guillaume | Dr Polle

Arthrodèse du gros orteil

L’arthrodèse du gros orteil (ou du premier métatarsien) est une intervention chirurgicale du pied courante. Elle permet de corriger une déformation ou une lésion articulaire pour redonner au pied une forme harmonieuse tout en supprimant les douleurs éprouvées. Ce geste chirurgical est généralement proposé en l’absence d’amélioration de la symptomatologie avec les traitements médicaux.

Hallux rigidus : c’est quoi ?

L’hallux rigidus se caractérise par un enraidissement du gros orteil causé par l’arthrose. Il s’agit en fait de l’arthrose du gros orteil. Bien que cette pathologie soit différente de l’hallux valgus, les deux maladies peuvent cohabiter sur le même pied.

Lors d’un examen radiographique du pied, on peut observer un espace aminci entre les deux os (celui du gros orteil et celui de l’orteil à côté).

L’arthrose est une maladie dégénérative qui affecte les cartilages d’une articulation. Elle ne touche pas que les personnes âgées, et certains patients plus jeunes peuvent aussi être touchés.

Lorsque le traitement médical avec médicaments anti-inflammatoires, port de semelles adaptées et repos du pied n’est plus assez efficace, votre chirurgien peut vous proposer un traitement chirurgical.

Arthrodèse du gros orteil : quelles indications ?

En l’absence de traitement, ou lorsque la prise en charge n’est pas suffisante, une déformation (hallux valgus, hallux rigidus) peut s’accentuer et il apparaît alors une bursite (tuméfaction rouge sur le côté du pied).

En présence d’arthrose ou d’arthrite, les douleurs s’amplifient avec l’évolution de la maladie. L’articulation se détruit progressivement, ce qui entraîne potentiellement des complications à long terme, comme des déformations des orteils (griffes d’orteil).

L’arthrodèse du gros orteil est proposée lorsqu’il est impossible de conserver l’articulation en l’état. Cette méthode est envisagée quand l’arthrose est trop évoluée, que le cartilage de la zone de charge est touché ou que les symptômes deviennent trop invalidants. Elle consiste à réaliser un blocage définitif de l’articulation du gros orteil dans une position déterminée.

L’arthrodèse est envisagée dans deux situations :

  • soigner une déformation du gros orteil causée par un hallux valgus ou hallux rigidus ;
  • traiter une atteinte de l’articulation causée par l’arthrose ou un rhumatisme.

Le but majeur de cette chirurgie est la consolidation de deux os entre eux afin de retirer la partie lésée de l’articulation qui provoque les douleurs. Les déformations de type excroissances osseuses sont aussi retirées durant l’intervention.

Déroulement d’une arthrodèse du gros orteil

Le geste opératoire est pratiqué sous anesthésie générale ou locorégionale.

Le chirurgien réalise une incision sur la face médiale du pied, qui peut être adaptée en fonction des situations. Puis, il retire les zones articulaires usées afin de traiter les déformations et entraîner une fusion définitive de l’articulation.

La fixation est effectuée avec une plaque de titane, des vis ou des agrafes, selon les préférences de votre chirurgien et les caractéristiques de l’atteinte.

En présence de déformations, il peut être amené à réaliser des gestes complémentaires, comme une ostéotomie des métatarsiens latéraux, un blocage des autres orteils ou une adaptation de longueur de tendons…

Après l’opération, vous pouvez vous lever et vous appuyer sur le pied opéré le jour même. Le patient devra porter des chaussures postopératoires durant 4 semaines, ainsi qu’une attelle de cryothérapie durant la convalescence.

Un arrêt de travail est prévu pour une durée variable selon votre activité professionnelle (activité sédentaire ou non).

La rééducation va dépendre de la récupération.

En fonction de vos facteurs de risque, il est possible que l’on vous prescrive un traitement préventif pour éviter une phlébite.

Arthrodèse du gros orteil : quelles sont les complications possibles ?

Toute intervention chirurgicale comporte des risques de complications, liées à l’anesthésie ou au geste.

Les risques, rares, inhérents à l’arthrodèse du pied sont :

  • une inflammation, complication sévère pouvant nécessiter la prise d’antibiotiques et une éventuelle reprise chirurgicale ;
  • une phlébite, malgré la mise en place d’un traitement anticoagulant ;
  • une atteinte exceptionnelle des nerfs ;
  • une augmentation du délai de consolidation osseuse (délai habituel = 45 jours) ou une absence de consolidation dans les 6 mois qui suivent la chirurgie, nécessitant une reprise chirurgicale ;
  • un appui ou un positionnement anormal à la reprise de la marche, nécessitant le port d’une semelle orthopédique ou une reprise de chirurgie ;
  • une algodystrophie nécessitant une prise en charge adaptée avec rééducation, prise en charge de la douleur et bilan complémentaire.

Cette liste de complications est non exhaustive et peut varier d’un patient à l’autre. Votre chirurgien vous donnera toutes les informations nécessaires et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous les inconvénients et les risques de cette opération de la cheville.

Arthrodèse du gros orteil : quels résultats ?

Le résultat d’une arthrodèse intervient en 3 mois environ. Toutefois, il peut mettre plus de temps à se stabiliser (jusqu’à 6 mois).

Cette opération permet au patient de se chausser de manière normale et confortable sans douleur.

Puisque l’intervention bloque l’articulation, le patient ne peut plus lever son talon ou se mettre en demi-pointe. Dans ces conditions, la hauteur des talons de chaussures sera limitée.

Les activités sportives en revanche ne sont pas restreintes.